Oete + Concordski
Concert
Oete
Avec sa « variété alternative », pont libératoire entre les tubes FM de son enfance et l’exigence de la chanson française indépendante, Oete s’affranchit à coups de textes à fleur de peau et de productions hybrides de toutes les cases dans lesquelles on serait tenté de l’enfermer. Des « Armes & Paillettes » lumineuses en surface, écorchées dans le cœur.
Oete veut être libre. Libre d’enlever le P de poète pour confectionner son pseudo, sans vantardise mais par amour des mots. Libre de le faire prononcer « eux-te » pour, dès les présentations, être l’autre, le hors norme, celui qui n’est ni « tu » ni « nous », mais bien « eux » : à part. Un nom de scène pour Thibaut Blond, mais finalement tout à fait lui, gamin de Picardie, alien d’un village de 250 âmes pour presque autant de vaches, où il s’est toujours senti à part, s’intéressant davantage à la création sous toutes ses formes qu’aux distractions qui passionnent ses camarades de non-jeu. Ce Nord, paysage ouvrier et déserté, il voudra le fuir le plus vite possible, par le théâtre, la danse, les arts du cirque, et peu importe si la pratique du tissu aérien peut faire mauvais genre dans les repas de famille : Thibaut se déguise, fait le show.
Cette liberté chérie, c’est surtout par la musique que Oete commencera à la toucher du bout de la voix. À 17 ans, il claque la porte du carcan villageois, et cap au Sud, à Lyon, pour étrenner ses premières compositions dans la rue, sur une guitare achetée avec son premier salaire d’animateur et maîtrisée à force de tutos Youtube. Déjà, il chante l’amour, écorché le plus souvent. Car pour Thibaut, qui en parallèle travaille comme éducateur spécialisé auprès de jeunes de quartiers prioritaires, des gamins eux aussi à la marge, la musique est une forme de thérapie, un moyen de dégorger ses carences et ses névroses, de faire la paix avec son passé ou de régler des comptes. Mais ne cherchez pas dans son écriture, quasi automatique et toujours d’abord plaquée sur un piano autodidacte, quelconques entrées de journal intime premier degré : si ses textes le racontent, c’est souvent à demi-mot, pour rendre les traumas plus beaux et ramener un peu de poésie entre les confessions. Mais on a beau vouloir la fuir, l’enfance est toujours là, paradoxal ancrage de souvenirs : la variété, entendue petit dans l’autoradio de la voiture familiale ou les playlists décomplexées de mariages, le porte encore aujourd’hui. Elle prend des atours disco ou new wave, se pare de synthés et de subtilité, mais la FM est là, pour une « variété alternative » qui réconcilie les mondes de l’indé et de la chanson populaire. Ou quand Daho danse sur du Bronski Beat, quand Lavilliers rencontre Luciani. Son premier album libératoire, « Armes & Paillettes », dont il en est l’auteur et s’est accompagné de Grégoire Theveny à la co-composition et aux arrangements, raconte les relations intrafamiliales (« Feu Rouge »), son rapport longtemps complexé à l’apparence (« Corps & Ego »), sa soif d’émancipation (« Liberté Chérie »), ses paradoxes (« Armes & Paillettes »). Un premier disque enregistré au studio mythique CBE, avec sa moquette orange, ses lambris et ses fantômes de Daniel Darc, une autre idole d’Oete aux côtés des gueules pas si cassées Béatrice Dalle ou Christophe. Des guides aux parcours sinueux mais capables de faire transparaître toujours un peu de lumière entre les planches de la scène.
Car si dans le fond, ce premier album est hanté, il est offert comme une célébration, une fête qui se danse sérieusement. Chanteur, Oete se fait showman, s’habille à la Bowie, interpelle qui veut bien l’entendre avec des textes faisant la part belle au « tu », et avec des instrumentaux appelant à la java. Un long orgasme pour sa voix androgyne et voilée, et pour le corps aussi, que cet étrangement complexé délie en mouvements et chorégraphies instinctives. De quoi embarquer tous ceux qui le regardent, et qui, l’espace de neuf titres, ont envie d’être « eux » avec lui : de ceux qui osent être libres.
Concordski
Concordski où le programme annoncé d’un voyage où la destination a peu d’importance mais le moyen d’y parvenir si… En train, en avion, en bateau, en fusée, Concordski vous invite à la suivre dans une épopée synthétique quelque part entre Modern Talking et « le son des ongles sur le métal ». Bassiste de formation, Eugénie Leber à l’état civil, a écumé les scènes aux côtés d’AV, Marc Desse ou encore Batist avant de troquer sa basse pour les synthétiseurs dans la formation normande Torrent d’Amour. Au coeur de ce nouveau projet, personnel cette fois, le synthétiseur a pris une place centrale, donnant corps et coeur à des textes où le voyage intime, céleste, terrestre ou maritime est une aventure perpétuelle, parfois désastreuse, souvent initiatique.
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- samedi 4 mars 2023
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Ouverture des portes : 20h00
Début des concerts : 20h30 -
Abonné·es : 10€
Prévente : 12€
Sur place : 15€ - Réserver Abonnement
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